Hiro est né à Nagoya un 31 octobre, le soir d'Halloween pour être plus précis. Est-ce un hasard ? Totalement, sa mère n'a pas décidé de la date d'accouchement ce qui fait que le jeune homme fête tous les ans son anniversaire en même temps que la fête des morts. Un beau porte malheur, car sa vie sera malheureusement un enchaînement de décès dans son entourage. Il a eu une enfance plutôt paisible où il coulait des jours heureux avec sa famille. Il a une grande sœur de cinq ans plus âgée que lui nommé Ayano. Ils se sont toujours bien entendus et jouaient souvent ensemble étant petit. Il ne voyait pas souvent sa mère, car celle-ci travaillait de nuit. Infirmière dans un hôpital psychiatrique, elle donnait sa vie pour son travail comme c'est le cas pour la plupart des Japonais. Son père quant à lui était artisan ébéniste, un métier qui n'est pas facile tous les jours, mais qui leur permet de bien vivre. Le jeune Hiro était à l'époque insouciant et ne se méfiait de rien pensant que le monde était rempli de merveilles et de cadeaux. Une vision qui va bien sûr s'inverser très vite au fil du temps et notamment grâce aux récits de sa grand-mère. Le jeune garçon a toujours été passionné de guerre et avant tout la 2nd guerre mondiale au Japon. Pour cause, à chaque fois qu'il allait passer les vacances chez sa grand-mère, celle-ci lui racontait ce qu'elle avait vécu durant cette période. Tout comme sa mère, sa grand-mère était infirmière, mais sur les champs de bataille. Elle soignait les blessés de guerre et avait à faire à la mort souvent.

Une histoire qui ne manque pas de fasciner Hiro qui veut toujours en apprendre plus sur cette période de l'histoire. La mort de son grand-père est due à la guerre, étant général d'une troupe basé en Corée, il fut abattu par les forces américaines. Sa grand-mère ne cessait de lui répétait qu'il était mort en héros ce jour-là. Le jeune garçon n'a donc jamais fait la connaissance de son grand-père autre qu'à travers les photos en noir et blanc ou les bandes abîmées de l'époque. Ce qu'il en retient de lui est qu'il était un grand homme et ne peut s'empêcher de vouloir devenir comme lui en grandissant. C'est de là que lui vient son désir de diriger également. Sa grand-mère s’éteint quelques années plus tard alors qu'il n'avait que dix ans. Ce fut la première mort qui l'affecta, il se souvient avoir pleuré pendant des jours et a mis très longtemps à s'en remettre. La vie lui paraissait beaucoup plus sombre maintenant qu'elle était partie. Quel ne fut pas son émotion en découvrant le testament, il y était écrit qu'elle lui cédait toutes les affaires de son mari et les objets qui concerne la période de la guerre. Il les a chéris de longues années, son objet préféré reste tout de même cette casquette de général appartenant à son grand-père qu'il garde encore aujourd'hui et porte à certaines occasions.

À son entrée au collège, il était quelqu'un de réserver et plutôt solitaire. La mort de sa grand-mère étant encore fraîche, il n'approchait personne et restait à l'écart des autres. Cependant, un jeune garçon du nom de Shota lui a tendu la main et ne l'a jamais lâché. Ils ont liés une forte amitié tous les deux redonnant le sourire au jeune Hiro qui accepta ce nouvel ami dans sa vie. Ils devinrent tous deux inséparables et passaient leur temps ensemble l'un chez l'autre. Ils avaient leur lot de bêtises également et faisait les 400 coups tout les deux, que ce soit à l'école, en dehors, ils ne se souciaient pas des retombées, ils s'amusaient, c'était le principal. C'est comme ça que les ennuis arrivent rapidement ce qui ne manqua pas pour les deux garçons. Shota vivait à Tokyo avec ses parents et était placé en internat à leur collège de Nagoya pour ne pas avoir à faire sans cesse l'aller-retour entre la capitale et son école. Il invitait souvent Hiro a passer les vacances chez lui. C'était un été alors que les deux garçons n'avaient que quatorze ans que le drame est survenue. Un soir où les parents de Shota s'étaient absentés laissant aux deux garnements la liberté de sortir où bon leur semblait. Leur ballade les conduit à Kabuki-Cho, quartier de la fête, mais également dangereux pour des adolescents de leur âge. Hiro se souvient qu'il courrait aux côtés de son meilleur ami dans les rues pleines à craquées de Host ou de jeunes bien éméchés. Il avait arrêté sa course quelques mètres plus loin pour reprendre son souffle, mais quand il s'était retourné son ami n'était plus derrière lui… Le petit garçon l'appela plusieurs fois et revint sur ses pas sans retrouver la trace de Shota. C'est à l'abord d'une voiture au vitre teintées de noir qu'il le retrouva, balancé par des hommes tatoués, en costumes et portant des lunettes de soleil pour la plupart.

Hiro avait beau être encore un peu naïf à cet âge, ces parents lui avaient déjà apprit à quoi ressemblaient les yakuzas au Japon, il n'y avait pas de doute pour lui. Même s'il avait peur, il n'hésita pas une seule seconde pour courir vers eux et essayer de sauver son ami. Il n'avait pas la moindre chance contre trois adultes, il le savait, mais il n'y a que la vie de son meilleur ami qui comptait à ce moment-là. Hiro fut attrapé aussi et emmené en voiture jusqu'à un hangar au milieu de nul part. Une vision d'horreur lorsque que les deux amis furent ligotés et bâillonnés, leur ravisseur demandait une rançon d'un certain prix à la famille des deux jeunes, voilà la raison de leur présence ici. Malmenés et assénés de coups par leurs bourreaux, les deux amis passèrent plusieurs jours de misères où l'espoir s'évanouissait peu à peu qu'on les retrouve un jour en vie… Hiro gardait tout de même foi en sa bonne étoile pour les sortir de là tous les deux. Shota n'eut jamais cette chance. Les hommes le rouèrent de coups alors que le garçon était sans défense au sol. Hiro avait regardé le massacre impuissant et les yeux emplis de larme sous la douleur de son compagnon. Ce dernier rendit son dernier soupir, battu à mort par ces monstres. Ça ne tarda pas à être son tour. Jeter sur le sol au milieu des débris de verre qui sectionnèrent sa peau profondément de part en part, il garde encore les cicatrices de ce désastre aujourd'hui.

Alors que sa vie ne tenait plus qu'à un fil sous les coups de ses ravisseurs, les sirènes de police au loin les firent cesser le massacre. La vision du jeune Hiro se troubla, il eut à peine le temps de remarquer les forces de l'ordre entré qu'il finit par s'évanouir de fatigue. Lorsqu'il se réveilla, il était à l'hôpital entouré de sa famille. Le bip incessant du cardiogramme l'avait fait revenir à lui faisant resurgir à la surface de son esprit les images de son cauchemar. À moins que ce n'en était pas un ? La première chose qu'il a demandée, c'était où était Shota, était-il vraiment mort ? La réponse tomba telle une épée tranchante le faisant sombrer à nouveau dans la tristesse. La suite de son adolescence fut une période plutôt noire dans laquelle il se renforça l'esprit, mais aussi le caractère. Il apprit à se défendre et à manier les armes à feu dans un club de chasse. Il ne voulait plus que la mort emporte encore une personne qui lui est chère… Grâce à sa famille Hiro se remit peu à peu de la mort de son meilleur ami même s'il en garde des souffrances irréversibles. Lorsque le garçon atteint ses dix-huit ans, ses parents entreprirent un voyage autour du monde. Leur rêve de découvrir de nouveaux pays pouvait enfin se réaliser. Mais un long moment passa sans que ni Hiro ni sa sœur n'eurent de nouvelles d'eux. Ils apprirent quelques mois plus tard qu'un avion les amenant jusqu'en Europe s'était crashé en mer et qu'il n'y avait eu aucun survivant. Encore une fois la mort emportait des personnes chères pour le jeune homme qui tenta de rester fort et de ne pas laisser éclater son chagrin.

Sa sœur l'avait réconforté toutes ses années et avait prit l'initiative de veiller sur son jeune frère en travaillant deux fois plus afin de subvenir à ses besoins. Le jeune Hiro, si rayonnant qu'elle avait connu avait disparu, il était tout le temps froid et arborait des airs sombres. Ayano avait du mal à le reconnaître, il avait tellement changé. Pour la première fois, le frère et la sœur se disputaient, et ce, de plus en plus souvent. Elle restait malgré tout toujours à ses côtés, tentant de l'aider du mieux qu'elle pouvait. Hiro ne voulait pas être un frein à la vie de sa sœur et il savait que c'était le cas. Il se fit faire son tatouage à cette période signifiant qu'il ne se laisserait plus jamais abattre par la vie et qu'il allait prendre une revanche terrible sur les malheureux événements qu'il avait vécus. L'année d'après fut comme une rédemption lorsqu'il rencontra une jeune femme de son âge de laquelle il tomba amoureux. Une Coréenne du nom de Young Ju passant de simples vacances avec des amis au Japon. Cette idylle ne dura que le temps de quelques mois avant qu'elle ne reparte en Corée. Il resta néanmoins en contact avec elle via mail où ils s'écrivaient tous les jours. Un premier amour est toujours le plus beau et Hiro était aveuglé par les sentiments qu'il portait envers la demoiselle. Cette dernière lui demanda de venir faire ses études supérieures en Corée pour qu'ils puissent poursuivre leur relation autre qu'à distance.

Cela demandait une grosse somme d'argent ne serait-ce que pour payer une université en Corée et sans travail, il voyait mal comment y parvenir. Le seul moyen était de demander de l'argent à sa sœur. Young Ju était sans doute la femme de sa vie, il l'avait ressentit dès l'instant où il l'avait vu. Il prit la décision de partir faire ses études en Corée pour la rejoindre, sa sœur travailla encore plus dur pour l'aider à financé l'université et le billet d'avion, pour le reste, il devrait se débrouiller de trouver du travail sur place pour le loyer. Ayano voyait cette relation d'un très mauvais œil, mais ne voulant pas aller à l'encontre du bonheur de son frère, elle le laissa partir pour la Corée à ses vingt ans. Hiro avait reçu un mail de sa petite amie lui disant qu'elle viendrait le chercher à l'aéroport. Le jeune homme l'a longuement attendu sur le parking en fumant sa cigarette. Son téléphone afficha un nouveau message comme quoi elle l'attendait près de la cabine téléphonique non loin de là. En s'y rendant ce n'est pas elle qu'il trouva, mais un homme plus âgé que lui. Il apprit en se faisant attraper par le col qu'il s'agissait du frère de Young Ju et qu'il ne le laisserait pas l'approcher encore une fois. Depuis tout ce temps, c'est à lui que Hiro avait parlé par message et non pas elle… Le jeune homme prit ça comme une trahison de sa part et perdit toute volonté de refaire confiance à qui que ce soit. C'était la goutte de trop. La haine le rongea à ce moment-là ce qui l'aida dans son combat contre l'autre homme. Les coups échangés entre les deux furent violents et sanglants. Cette fois-ci, ce fut Hiro qui en ressortie vainqueur. Si la sécurité de l'aéroport ne l'avait pas arrêté, il aurait continué à le rouer de coups. Dans cette scène, il revoyait les images de son ami se faisant battre à mort quand il était jeune ce qui l'avait poussé à frapper toujours plus fort avant de se faire interrompre.

Il était maintenant en Corée avec un visa étudiant et une année de faculté sur les bras… Sa sœur s'était saignée pour lui payer ces études, il ne pouvait pas rentrer tout de suite… Il décida de tout de même d'aller à l'université pour sa première année à vingt et un an. Toute sa vie n'avait été qu'un enchaînement de malheur amenant la mort sur son passage partout où il passait. Il ne savait pas si c'est lui qui portait malheur et que la faucheuse suivait partout comme son ombre pour prendre la vie des personnes qu'il aimait. Être né un 31 octobre y était peut-être pour quelque chose dans cette superstition. Mais comme si le sort s'acharnait sur lui cela ne s'arrêta pas là… Durant la nuit du mardi au mercredi Hiro avait été réveillé en sursaut par de nouveaux ravisseurs venus pour l'enlever. Il s'était débattu de toutes ses forces, mais ses efforts furent vains. Après avoir pris connaissance des règles du jeu le voilà sur une île au beau milieu de nul part avec d'autres personnes dans le même cas que lui. Il allait se battre, c'était le bon moment pour prendre une revanche sur sa vie et laver sa conscience de la douleur et la haine qui le rongeait ...